"L'Canchon Dormoire", c'est une berceuse qui, appelée le P'tit Quinquin, va devenir très rapidement célèbre.
Alexandre Desrousseaux (1820-1892), enfant du quartier Saint-Sauveur, fils d'un passementier qui court les bals, avec un violon pour boucler son budget, est plongé totalement dans le milieu populaire dont il partage les peines et les joies. Amoureux de la musique et poète à ses heures, il imagine de lancer "la comédie gratis" pour le carnaval! Il regarde, et il voit, il sait traduire dans le langage de tous les jours, celui de l'usine et celui du quartier, la vie du peuple de Lille.
Il dit : "J'aime les petits, les pauvres, les souffrants..."
C'est en 1853 que paraît l'Canchon Dormoire", "Le P'tit Quinquin". La berceuse, tout de suite adoptée par tous, fera le tour du monde.
Desrousseaux qui était à la mairie employé aux contributions, est le chef de file des chansonniers patoisants dont le Caveau lillois garde fièrement la mémoire.
Il a laissé plusieurs centaines de chansons qui sont autant de mises en scène de petits faits qui en disent beaucoup sur les moeurs populaires dans les Flandres du XIXe siècle.
Si vous relisez les vers du "P'tit Quinquin" vous comprendrez vite pourquoi tout un peuple s'est reconnu dans ce texte simple, chaleureux et si efficace.
L'Canchon-Dormoire Dors min p'tit Quinquin Min p'tit pouchin min gros rojin Ainsi l'aut' jour, eun pauv' dintelière, Dors min p'tit Quinquin Min p'tit pouchin min gros rojin Nous irons dins l'cour Jeannette-à-Vaques, Dors min p'tit Quinquin Min p'tit pouchin min gros rojin Allons serr' tes yeux, dors min bonhomme Dors min p'tit Quinquin Min p'tit pouchin min gros rojin |
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